vendredi 27 décembre 2019

Le temps de la mémoire à travers Catherine Braslavsky dans 'AVE EVA'





'Le chant est une quête qui implique tout en moi' : ainsi s'exprimait Catherine Braslavsky  il y a quelques années. Tout est dit. Chez elle, depuis vingt ans, la chanson n'est pas là pour simplement faire passer du bon temps. C'est une expérience qui appelle au dépassement de soi, du quotidien immédiat. La chanteuse affiche des milliers de vues sur youtube  (près de 400.000 vues pour son Kyrie Eleison). La voix et son calme apparent au début sur scène (qui cache une énergie bouillonnante, une force de vie), son allure racée font d'elle une diva contemporaine. Et pourquoi s'en plaindre à une époque où nous manquons de véritables divas   (au vrai sens du terme, diva = divine).





 Car la Braslavsky est l'héritière des troubadours, des femmes d'antan (l'abbesse Hildegarde de Bingen) d'une mémoire ancienne, très ancienne, où se mêlent religion et mysticisme...elle a une connaissance intime, charnelle du chant grégorien, du chant lyrique, du chant médiéval, harmonique (perfectionné grâce à l'enseignement de David Hykes) le chant indien. C'est le chant de la vie, celui qui remplace les mots parlés quand ceux-ci sont trop faibles pour désigner l'immensité des sentiments qui peuvent nous animer.

Le nouveau spectacle de Catherine Braslavsky a démarré depuis le 20 décembre dernier. Les gens viennent, les spectateurs s'organisent même entre eux pour venir compte tenu des grèves qui bousculent un peu la vie sur Paris et les alentours. Il se tient jusqu'au 2 février au beau théâtre de l'Île Saint-Louis.